Insertion par l'activité économique

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L'insertion par l'activité économique a vu le jour dans les années 1980. Elle a pour objectif de permettre aux personnes les plus exclues du monde du travail (allocataires du RSA, chômage de longue durée) de retrouver un emploi via un parcours d'insertion adapté. Pour ce faire, elle met en œuvre des modalités spécifiques d'accompagnement (article L. 5132-1 du Code du travail).

Les structures de l'insertion par l'activité économique

Des structures spécialisées, comme les entreprises d'insertions (EI), les associations intermédiaires, les entreprises de travail temporaire (ETTI) et les ateliers et chantiers d'insertion (ACI) signent des conventions avec l'État pour leur permettre d'accueillir les personnes en difficultés sociales et professionnelles. Ces personnes sans emploi bénéficient d'un accompagnement renforcé de la part de ces structures.

Les entreprises d'insertion (EI) produisent des biens et services marchands :

  • Elles embauchent ces personnes en difficulté dans le cadre d'un contrat à durée déterminée d'insertion (CDDI).
  • Elles proposent à leurs salariés différentes prestations en matière d'accompagnement social et professionnel adapté, mais aussi des formations sur mesure.

Les entreprises de travail temporaire (ETTI) ont pour objectif de leur proposer des missions d'intérim :

  • Les salariés travaillent pour des entreprises clientes de l'ETTI. La durée du contrat ne peut pas excéder 24 mois, renouvellement compris.

Les ateliers et chantiers d'insertion (ACI) s'occupent de l'embauche et de la mise au travail de leurs salariés :

  • Ils assurent leur encadrement technique et leur formation.
  • Les salariés peuvent être embauchés dans le cadre d'un CDDI, d'un CUI ou en tant que stagiaire de la formation professionnelle.

Bon à savoir : depuis le 15 décembre 2020, un « contrat passerelle », destiné à faciliter le recrutement de personnes en fin de parcours d’insertion, est en cours d'expérimentation pour une durée de 3 ans, soit jusqu'au 15 décembre 2023 (loi n° 2020-1577 du 14 décembre 2020). Par ce contrat, un ou plusieurs salariés engagés dans un parcours d’insertion par l’activité économique, depuis au moins 4 mois, au sein d’une entreprise d’insertion ou un atelier et chantier d’insertion (ACI) peuvent être mis à disposition d’une entreprise pour une durée de 3 mois renouvelable une fois. Le contrat passerelle est mis en œuvre dans les conditions prévues pour les opérations de prêt de main-d’œuvre à but non lucratif.

Les Associations intermédiaires (AI) mettent à la disposition des particuliers, des entreprises, associations, administrations, leurs salariés :

  • Elles gèrent le suivi de leur parcours d'insertion. Ce sont généralement des activités ponctuelles qui sont effectuées par ces salariés comme : du jardinage, des gardes d'enfants ou de personnes âgées. Le travail effectué ne doit pas être dangereux.
  • Le salarié exerce ses fonctions dans le cadre d'un CDDI ou d'un CDI à temps partiel. La mise à disposition auprès d'un même employeur ne peut pas être supérieure à 240 heures par an. L'agrément de Pôle emploi est nécessaire pour toute mise à disposition d'une durée supérieure à 16 heures.
  • La durée totale des mises à disposition d'un même salarié ne peut pas être supérieure à 480 heures, pour une durée de deux ans à compter de la première mise à disposition.
  • Les salariés ont la possibilité d'accéder à la formation professionnelle, que ce soit à leur initiative (projet de transition professionnelle – CPF de transition, congé de bilan de compétences) ou à celle de leur employeur (plan de développement des compétences de l'association, actions de formation en alternance).

Bon à savoir : la loi n° 2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a donné une nouvelle définition de l'action de formation en y incluant les actions d'apprentissage et a remplacé le terme « formation professionnelle continue » par « formation professionnelle » dans le Code du travail.

  • Les personnes reconnues handicapées par la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH) peuvent aussi travailler pour une AI.

Les GEIQ, quant à eux regroupent des employeurs qui font travailler du personnel en insertion. Ils sont salariés par le groupement d'employeur.

Toutes ces structures spécialisées vont permettre à ces personnes sans emploi de retrouver des habitudes professionnelles, de la confiance mais aussi de se former à un métier, d'acquérir de nouvelles compétences et un savoir-faire. Le but recherché est, que ces personnes exclues du marché de l'emploi puissent avoir accès à un emploi durable directement ou via une formation qualifiante dans une entreprise dite « classique ».

Ces structures bénéficient d’aides de l’État. Ainsi, le décret n° 2021-1741 du 29 décembre 2020 instaure, pour les contrats conclus à compter du 1er janvier 2021, une aide à l'embauche des personnes éligibles à un parcours d'insertion par l'activité économique en contrat de professionnalisation par une structure d'insertion par l'activité économique. Le montant de l'aide, versée par Pôle emploi, s'élève au plus à 4 000 euros par salarié.   

Bon à savoir : depuis le 1er juillet 2019, un nouveau type de CDD est mis en place à titre expérimental dans le but de faciliter l'insertion professionnelle des personnes rencontrant des difficultés particulières d'accès à l'emploi : le contrat d'accès à l'entreprise.

À noter : un arrêté du 1er septembre 2021 modifié par un arrêté du 12 avril 2022 fixe la liste détaillée des prescripteurs et des bénéficiaires d'un parcours d'insertion par l'activité économique.

Public concerné par l'insertion par l'activité économique

Le public ciblé pouvant bénéficier de l'insertion par l'activité économique sont plus particulièrement :

  • les chômeurs de longue durée ;
  • les bénéficiaires du revenu de solidarité active ;
  • les personnes prises en charge au titre de l'aide sociale ;
  • les jeunes sans qualification et/ou les jeunes de moins de 26 ans en grande difficulté.

L'arrêté du 1er septembre 2021 fixe la liste détaillée des bénéficiaires d'un parcours d'insertion par l'activité économique.

Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2017, les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus peuvent bénéficier d'un dispositif d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie : le parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA). Les modalités de sa mise en œuvre sont fixées par l'instruction n° DGEFP/SDPAE/208/124 du 17 mai 2018, modifiée par la note n° DGEFP/SDPAE/MAJE/2021/118 du 28 mai 2021.

À noter : afin d'aider les jeunes dans leurs recherches d'emploi, de formation ou de qualification, la plateforme « 1 jeune, 1 solution » a été mise en place dans le cadre du plan France Relance de 2020. Elle permet de mettre en relation des jeunes de moins de 26 ans avec des entreprises et de leur offrir un accompagnement. Par ailleurs, la plateforme met à disposition un simulateur (la boussole), qui permet aux étudiants, aux diplômés en recherche d'emploi et aux jeunes salariés d'obtenir une estimation des aides auxquelles ils peuvent prétendre (aides au logement, bourse universitaire, aide à l'emploi et à la santé, etc.). Après avoir complété le formulaire, la boussole révèle le panel d'aides disponibles en fonction de la situation du demandeur.

Les conditions d'accession à l'insertion par l'activité économique

Pour rejoindre le dispositif de l'insertion par l'activité économique, un agrément doit être formalisé par un document Pôle emploi. Celui-ci est rédigé en trois exemplaires destinés au bénéficiaire, à l'employeur et à Pôle emploi.

Cet agrément ouvre une période de deux ans travaillés. Durant cette période, il est recevable pour tout nouveau contrat de travail établi avec le même employeur. L'agrément peut aussi être transféré, pour la poursuite du parcours d'insertion, à un nouvel employeur relevant de l'insertion par l'activité économique qui en fera la demande à Pôle emploi.

La période de 24 mois doit coïncider à une période effectivement travaillée par le salarié. Dans ce cas, certaines périodes peuvent ne pas être comptées afin de garantir une durée réelle de deux ans travaillés : arrêt pour longue maladie, congé de maternité, incarcération, période d'essai auprès d'un employeur ne dépendant pas de l'insertion par l'activité économique.

Durant la période de l'agrément et plus particulièrement lors de la durée précédant la sortie du dispositif, les salariés font l'objet d'un suivi et d'un accompagnement renforcés : évaluations, ateliers de recherche d'emploi, bilan de compétences, etc.

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